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Trois Cadavres Pour Un Cercueil

5 juin 2008

Le désir échoué d'un songe écartelé remonte mes soupirs et crache sur le passé

De quoi tu veux qu'j'te parle De mes rêves disloqués, évadés à tir d'aile ? Des ruines de mon futur, Bati mais bien trop frêle ? De l'incapacité que j'ai toujours haïe De n'être pas fichue de faire les choses pour moi Oniriques projets que j'ai lachement fui Piètres raisons de vivre, qui lentement se noient ! Je n'veux pas faire d'émois mais là c'est vraiment dur De bailloner mon coeur et prôner la censure Lorsque tout s'évapore, qu'entre les affreux murs De ma conscience lucide de son manque d'efforts Ca bataille trop dur et qu'il y a trop de morts... Cadavres ou moribonds Adieu Belles utopies Errances, vagabondage - Mon nouveau train de vie Et lentement s'enfuit le pollen du désir.
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20 janvier 2008

D'Andromède...

D’Andromède les mamelles après la tète. Ma Terre s’essuie la bouche.Et mon ombre se love entre ses lèvres sans savoir que la vérité est une alors que les possibles sont multiples. Le jeune garçon esquisse alors un pas de danse sur une musique de Wagner. Ses pieds rouges écrasent des souris. Il regarde ramper la nuit contre sa fenêtre ; le linge sur un fil est encore mouillé, torsadé ; elle est loin l’époque des queues de rat après la douche.
    Nonobstant la nuit et ses crachats de linge, le jeune enfant drive tel le soufi en une danse d’éternel retour sur soi. Wagner se retourne dans sa tombe. Mais le mouvement est le plus fort. Le son qui se drape autour du corps jeune et de l’âme verte pousse, vibrant, chacune des fibres du garçon, et ondoie ! tournoie ! vrille la terre ! elle s’écarte déjà sur le linceul pas encore sec :
    « De grâce, supplie la Terre, rends-moi le nom sous la pierre ! »

Alors, dans un vaste mouvement elliptique, elle présente son antre et avale le garçon. Elle l’avale et lui agréé un nom.



Anne-Cath & Adrien

29 juin 2007

Mort aux funambules !

Elles charrient quantités de chansons crevées, de soupirs sous verre, de brises insipides, de coups d'éclats émiettés, d'espoirs mazoutés, tes paupières, ce soir. Pourquoi non ? J'aime autant en convenir tout de suite. Pas de grands phares: ou je n'y vois goutte, ou il y a quelques non-dits dans ta pose de cigare fumant. Ta main regimbe; ta jambe emprunte un air de sainte nitouche . Nous ne sommes pas dupes: les plus grands traités se jouent sur une passe de tango, dis-je. Il me souvient de la volière où roucoulaient nos sourires bagués, équerres volantes croquant le paysage comme dans une pâte d'amande, plus précis que les orfèvres. Fraîche, l'empreinte de buée que les doigts laissaient sur l'outreciel, dit-elle alors. Mais il a fallu qu'ils arrivent, gaillerets, avec leurs cliques et leurs claques sur l'épaule, raides comme des paratonnerres, prévenants comme des empoisonneurs. Attirer la colère et instiller la suspicion, un jeu d'enfant pour ces spectateurs parlant plus fort que le souffleur. Ils dansaient avec un style de compas endimanchés, narguant nos acclamations comme l'aiguille d'un outrancier cardiogramme. Je les ai vu osciller sur le fil de notre coeur à crans d'arrêt, titillant tour a tour rancoeur et clémence. L'hypnose aura fonctionné; tu les suivis sur scène. Les jerricans pesaient lourd dans la conscience. Quel qu'inflammables étaient nos voeux, il se tordent encore dans les volutes. Je me suis vengé, répondis-je.
28 juin 2007

Catastérismes des temps modernes

Qui n'a jamais ressenti une petite douleur à l'horizon, lorsque le sagittaire relâche délibérément la corde vocale que vous tentiez de retenir pour ne pas satisfaire aux suppliques de l'aspic aérodynamiques tapi sous la glotte pour s'élancer et mordre le feutre de la nuit ? Tout le monde sait que tête nue, les étoiles herpétophobes ont tôt fait de s'enrhumer. Là, velléitaires, à attendre, les mains dans les poches, renâclant, maugréeant comme des chacals bien élevés une idée encore frétillante, une carcasse de souvenir, un coeur à ciel ouvert, nous passions nos soirées. Pendant ce temps, les candidats au catastérisme affluaient. Vitreux et grelottants comme des flancs juchés sur des plateaux de cantine, obèses, l'oeil torve, ils font la queue pour la canonisation, essorant une bouche flasque de voix lactée périmée. On leur fait comprendre la patience à grands coups de tracts vantant les mérites de l'artilleur-chef. Brièvement sont présentés sa formation professionnelle, ses références et diplômes en ballistique cosmique, son dossier médical – auquel est joint sa dernière expertise psychiatrique– et un essai de métaphysique diététique sur les acides gras saturés en a peine plus de trois cent soixante-cinq pages plus un paragraphe. Dès lors, plus de doute permis: de gazeux, les estomacs reviennent à l'état solide, tout naturellement. Le tir est pour bientôt. Les volutes se répandent déjà en promesse argentées. L'espoir a une odeur de poudre. Une fois le canon dételé, c'est au tour des ambitions d'entamer leur tumescence. Bousculades. Empoignades. On a beau jeu de juguler une avalanche suifeuse et déterminée. La chair bon marché s'entasse dans l'âme métallique de l'engin. Caressé par quelques remontrances nourries, les échafaudages battent en retraite. Mise à feu. Happés par la distance, c'est calcinés mais béats que les élus apparaissent à l'écran. La projection a commencé; silence dans la salle.
18 juin 2007

Maëlstrom dans un dé à coudre

Aujourd'hui c'est le printemps, j'ai décidé de faire le ménage dans mes méninges. Je décroche toutes mes pensées les dénoue les rembobine les désarticule les démousseline les emboîte les déboîte les désemboîte, les plus tendres comme les plus effilochées – celles-ci me donnent plus de fil à retordre. Blotties ensuite entre la pendule aux hanches généreuses et le placard à squelettes, ces petites pelottes tirent de moi une approbation émue. La répugnance d'autrefois a fait place à une flexibilité tenant de l'offrande désintéressée. Il faut tout de même s'en départir vite vite avant que les doigts ne s'y engluent. D'autres pensées, les plus vindicatives, celles qui m'ont valu de m'y prendre à sept fois pour les introduire à travers le chas échaudé de ma conscience plurielle, il faut leur montrer les égards les plus méticuleusement obséquieux. Si dans le processus elles deviennent rationnelles, alors elles ne sont plus bonnes à rien: il faut s'en débarasser au plus vite. Fissa fissa, je les enroule autour de mon coude comme l'oncle quand il était dans la marine – le pauvre, étourdi à tel point par le parfum encore palpable du mouchoir de sa maîtresse se pâmant sur la berge afriolante qu'il l'aurait confondu avec la grand-voile et que, pour faire le beau, le pauvre, il a lancé l'amarre beaucoup trop haut... Inutile d'être versé en mécanique quantique pour deviner la suite: l'amarre s'accroche à la lune; la lune rougit de reconnaissance envers l'oncle et verdit de jalousie envers la maîtresse, puis, pousse la folâtrerie jusqu'à se jeter dans les bras de l'oncle; l'oncle, n'écoutant que son instinct de survie, saute par dessus bord; la lune pleine de griserie dégringole sur lui et s'abîme dans les profondeurs de l'océan, déclenchant un harpège de ras-de-marée, qui entraînera par la queue le florilège de notes inspirée par l'épouvante au pauvre génie, gesticulant maintenant d'avantage que sa belle dans son sillage vertical. Ces pensées naufragées, donc, je les enroule autour de mon coude puis je les verse sur un monceau de terre meuble et bucolique, tout lombrics qu'elles sont redevenues après toutes ces péripéties. Elles filent à l'anglaise dans les limbes, qui digèrent encore bruyamment leurs cantiques d'adieu. Mais mes pensées à venir, celles que paîtra la quenouille vrombissante servant d'essieu non pas à mon espoir, pauvre petite marionnette déjà depuis longtemps jeté en pâture aux caresses concupiscentes du vent qui hulule dans la cheminée, ces pensées, je les abouchent avec leurs homologues officiels, les mène à une alcôvre molletonnée, éteint la lumière, ferme la porte à double tour, avale la clef conçue par un fameux serrurier-confiseur pour fondre sur la langue, m'écarte de quelques pas puis, n'y tenant plus, m'arc-boute contre la porte gênée de tant de gaillarde familiarité, afin de recueillir les doux chuitements de leurs colloques intimes. Puis, les bras ballants, je retourne filer mes métaphores.
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18 mai 2007

L'Eros-asticot

C'est la saison migratoire qui commence: tous mes baisers se sont envolés à tire d'elle vers une contrée de soleil,

De l'inconstance du coeur et ses voyagent multiples, je ne réponds que par une balade charnelle.

– Ah, si maintenant je pouvais plonger mes lèvres dans la pulpe gorgée de ténèbres que ton coeur me présente à ciel ouvert !

...Et c'est une langueur monotone qui s'installe en ma chair souillée et pervertie, un dégoût

J'ai toujours – sache-le – éprouvé ton regard comme un ver albinos au bout d'une canne à pêche; j''attends encore que tu daignes remonter le fil, mais tu es trop exaltée pour ça. Noyade terreuse.

Et de mordre celle-ci et ses ignobles bêtes, asticots corrompus, et de crier au ciel cette effluve entêtante qui me fige et me tue !


Alexandra

Adrien

16 avril 2007

FEMMES

Je suis le ténébreux, le veuf, l'inconsolé

Le Prince d'Aquitaine à la tour abolie

Ma seule étoile est morte, et mon luth constellé

Porte le soleil noir de la mélancolie.

Gérard  De  Nerval

***

Je suis la femme en rut, la bête, l'innassouvie

La Princesse des plaisirs aux fantasmes déchus

Mon innocence est morte, et ma fièvre assoupie

Porte le carré blanc de mes pensées de cul

***

Je suis la libertine, la louve, l'inapaisée

La Princesse aux tabous sexuels abolis

Ma frustration est morte, et mon corps échauffé

Porte encore la sueur des assauts qu'il subit

***

Je suis l'insatisfaite, la folle, la condamnée

La Princesse captive de ses élans hardis

Quand ma jouissance meurt, mon corps peu rassasié

S'éprend une nouvelle fois du désir qui revit

***

Je suis la pornographe, la Muse, la nymphomane

La Princesse du X au séant pyromane

Ma dignité est morte, et mon corps constellé

De gouttes de sueur étouffe sous les cris.

***

Alexandra


La nature est un mytère où mes rêves frustrés

Gardent la volupté de la virginité

Dans mes bras t'allonger mes désirs assouvir

Qu'en mon coeur serpentent les ondes du désir

***

Je veux pour composer chastement son éloge

Coucher ma plume à l'ombre de son soutien-gorge

Alors, complices de mes fantasmes charnels

mes doigts crispés s'agitent autour de tes bretelles

Remonte la caresse, et va-t-en recueillir

Aux lèvres le baiser enfuit dans un soupir

***

Marie-Sophie

La nature est un temple où de vivants pilliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles ;
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers.

(Baudelaire,  « Correspondances »)

Je veux, pour composer chastement mes églogues,
Coucher près du ciel, comme les astrologues,
Et, voisin des clochers, écouter en rêvant,
Leurs hymnes solennels emportés par le vent.
Les deux mains au menton, du haut de ma mansarde,
Je verrai l'atelier qui chante et qui bavarde;
Les tuyaux, les clochers, ces mâts de la cité,
Et les grands ciels qui font rêver d'éternité.

(Baudelaire, « Paysage »)

27 mars 2007

Exorcisme

(Ou quand l'ennui laisse courir librement ses doigts sur le clavier)

Ô chimère bafouée, traîtresse inavouée

Que ne fussiez-vous pas loin de mes élans égarés! Votre ignominie plaît, et vos courbes font peur; mais où est donc passée l'authentique saveur? J'ai encore votre goût aux commissures des lèvres. Et dans ma tête débile, dans mon corps avili, se trouve votre marque, tache sombre d'impudeur, de jouissance égarée, de luxure et de feulements, et le noir firmament s'agite sous ma complainte, seul lui me comprend, père de tous ces déchets fumants, de ces volutes de poussière éperdues et ballotées au gré d'un mistral malveillant,

mais sache, immonde étoile, que le jour qui précède les innombrables nuits verra ta chute ternir le sol trop sablonneux.

Et sous mes larmes engendrant une mer, vous serez emportés, toi et ta chevelure trop parfumée, toi et tes mains trop fines, ta bouche trop ronde et tes jambes trop longues, et les hommes t'appeleront, mais il sera trop tard et l'on te verra, nue, la poitrine dressée, offrir une dernière fois le spectacle qui fit tomber tant de nobles hommes sous ta poigne, Marâtre!
Du discours chantant aux râles de jouissance mal contenus, il n'y avait qu'un pas, une jupe à lever, un passage à forcer, les voilà enchaînés. Peu à peu sous ta noyade ces maillons rouillés se verront écartelés, tordus, comme ton faciès vicieux, et couleront un à un. Enfin, lorsque s'échouera ton squelette décharné sur la plage de leurs doutes, ils te cracheront dessus, disloqueront tes os et te souilleront tous, pour la dernière fois, de leur venin fécond.

Alexandra

25 mars 2007

Complainte de l'homme bafoué

NB:

Que les vrais poètes implicitement cités,
M'excusent l'usage de leurs vers empruntés,
Même si, comme l'a dit un de ces voyous,
"Qu'il[s] me le pardonne[nt] ou non, d'ailleurs, je m'en fous"

Complainte de l'homme bafoué

C'est un étrange appel
Une tendre supplique
Au fil des décibels
Au velours magique

C'est un cri pénétrant
Le rêve d'un mensonge
Décadent
Le souvenir éponge

Démission de l'honneur
Dont il ne me reste rien
A quoi bon me faire fureur
Et que ma voix se brise: Reviens!!!!!

Certains pour tromper l'absence
Enfilent des perles de pluies
Pendant que les autres pensent
A ces pays imbéciles

Enfants, amants, Bahia
Bahamas et Cuba
Les femmes délaissées
D'évasions ont assez

Et les hommes de pleurer
Et les hommes de crier
Pour rappeler l'hirondelle
Dont l'exil leur est mortel

Toi tu n'es pas partie loin
Dans le lit du voisin
Et que frappe le vin
Car tu reviens demain


Marie-Sophie

20 mars 2007

Déconstriction

La Cité est parfois
Un boa assagi
    Ses soupapes assoupies
Nous sifflent de vives voix

    Des berceuses machinales
Qui tressent nos envies
    Nos désirs et nos vies
De fil subliminal

    Sa langue d'incarnat
Susurre à notre oreille
    Tant de monts et merveilles
Nous donnant pour repas

    Tous les restes indigestes

De nos propres abats

    La cité est parfois
Un boa assagi
    Ses anneaux surannés
Nous glissent au doigt
    Les entraves glacées
Qui nous servent de lois.

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